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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 02:14

nymphomaniac 2

Plus sombre, plus tourmenté, plus violent que le précédent volet, Nymphomaniac : Volume II adopte la forme d'une spirale autodestructrice, autant sur le plan diégétique (lente descente aux enfers de l'héroïne) qu'extradiégétique, dans la mesure où le film retourne un à un ses propres codes pour mieux nous désemparer. Mélange virtuose de tons contraires. On passe de l'horreur frontale et clinique (atroce scène d'auto avortement) au comique le plus farcesque (un ménage à trois infructueux). Une émotion inattendue parvient même à sourdre des interstices tragiques de l'intrigue, à travers la recherche désespérée d'une tendresse quasi inatteignable, liée à une paternité / maternité malade, toujours estropiée. Une tendresse impossible. Une promesse de fraternité tragiquement utopique, comme en témoigne le twist glaçant des derniers plans, révélateur de la nature profonde de l'être humain. Le récit de la nymphomane du titre, qui s'annonçait comme libérateur, prend l'allure douloureuse d'une expérience cathartique fracassée. L'horizon rédempteur qu'elle visait plus ou moins consciemment devient brutalement ténèbres. Littéralement. Écran noir final tétanisant, d'où n'émanent que les sons terrifiants de notre fuite perpétuelle, les yeux grand fermés, face à la mort.


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